Loin de moi l'idée d'accabler les malheureux japonais, ils sont déjà bien, assez à la peine, mais inévitablement se posera ouvertement cette question : qu'est-ce qui a pu passer par la tête des concepteurs de cette centrale pour l'installer précisément à cet endroit ?
Car enfin, non content de la construire sur une ligne de faille, et pas une petite, l'avoir collée en bord de mer c'était négliger le risque de raz de marée (faut-il rappeler que tsunami est un mot japonais) ?
Cette centrale a fort bien résisté au tremblement de terre, ce qui démontre que les technologies antisismiques retenues étaient un choix judicieux, par contre avoir négligé ou tout au moins sous estimé les ravages associés au raz de marée est pour le moins surprenant.
Maintenant que le mal est fait, il ne reste plus qu'à trouver la solution miracle permettant de freiner la catastrophe, et ce n'est pas évident.
Il faudra bien en tirer quelques enseignements, le premier d'entre-eux étant que l'eau noie les moteurs.
Je continue à croire que cette énergie n'est intrinsèquement pas aussi dangereuse qu'on voudrait nous le faire croire, à la condition expresse qu'une autorité ayant TOUS pouvoirs puisse intervenir quel que soit l'endroit, dès lors que la sécurité n'est pas garantie à100% de l'humainement concevable.
On ne peut prévoir l'imprévisible, c'est certes vrai, mais il est prévisible de croire que laisser la bride sur le cou à un opérateur indépendant (alors juge et partie) n'est pas une certitude à 100% que la sécurité sera la préoccupation première.
L'humanité n'a en l'état pas les moyens de s'affranchir totalement de l'électricité atomique, mais elle possède certainement la capacité de contrôler efficacement ceux qui la mettent en œuvre.
La seule question qui subsiste est alors :
le veut-elle ?
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Pour répondre concrètement aux propos de Claude et d'Alain, aucun des scenarii de sécurité n'avaient pu imaginer ce qui s'est produit, et pourtant cela s'est produit. Reste à savoir si les centrales existantes vont être très rapidement équipées de parades pour répondre à un futur impensable ?
Et puis - mais cela est à manipuler avec une extrême précaution - il se pose, ici où là, la question de savoir si le retard pris pour accélérer le refroidissement des réacteurs n'est pas le résultat de tergiversations des dirigeants d'une entreprise qui savait que l'emploi de l'eau de mer condamnerait irrémédiablement la centrale à la destruction. Je n'ose le croire, mais si cela s'avérait vrai, cela donnerait une idée de la valeur de la vie humaine. Il est vrai qu'à voir ce qui se passe en Lybie, on peut avoir des doutes sur cette valeur ; mais ça c'est un autre débat.
Bonne soirée quand même.